Ici, certes le salon est plongé dans le noir, mais la cuisine toute claire héberge la plupart de mes séjours. J’ouvre un avocat mou et - oh miracle ! – je découvre une chair d’un vert-jaune lumineux, fondante à souhait, sans aucune fibre marron parasite.

Soudain légère, je regarde passer soucis et préoccupations comme si pour une fois je pouvais en décider : déménager l’Ayrolle ? Mais qu’ai-je vraiment besoin d’y prendre ?

Créer un conservatoire de végétaux qui se tressent ? Et moi qui veux porter moins !!!

M’occuper du blog de l’association des jardins familiaux : je vois bien que ça me pèse.

Mes ateliers, la vannerie, j’essaye d’y perdurer ; ça compte. Mon blog aussi. Et du temps pour avancer…avec moi, avec vous.

Le calme m’entoure. J’aurais pu sortir ce soir (repas des femmes à St Jean), mais plus envie ; trop bien ici… ce soir.

Il fait tellement chaud, encore. Le ciel sur la route découpe les crètes cévenoles comme si c’était Cassis : bleu rouge , si net qu’on en a soif. Comme quand je suis arrivée dans ce pays de sec et de vent, Marseille-Toulon, la mer, le sentier des douaniers, la terre rouge aussi et les oliviers, argent.

Chorale et rencontres, Corinne, Hélène… elles aussi trépignantes. Nous parlons d’ici, enthousiasme et dureté, et d’une envie d’ailleurs, tranquilité.

Des humeurs semblables plus apparemment féminines : ménopause ? Besoin de mouvements, de facilité d’accès, de logements décents, d’autres avenants…

Bouger pour un été plus frais et un hiver plus doux, bouger pour sentir autour le genre humain, pour garder les fleurs et l’eau en ouvrant la montagne sur l’horizon du ciel. Bouger pour essayer encore de ne pas mourir.

... je découvre avec plaisir ce bel espace jumelé à un magasin de produits du jardin. Visitons le ensemble sous le soleil du Nord :

Une idée intéressante pour les petites parcelles : le mini-verger, en cordon , palmettes ou demi-tige, sujet dont ne tarit pas le maître d'oeuvre dès que je l'interroge !

 Tout ici respire le contentement d'associer beauté des fleurs, formes et couleurs, un plaisir partagé par de nombreux promeneurs.

 Quelques salades bien protégées dans un charmant écrin !

 Des idées à foison pour regarder assis

...l'intérieur de la serre

 ou le coeur de la terre...

Saviez-vous que nous devons l'invention des écluses à Léonard de Vinci ?

 Je profite pleinement de cette escapade. Marie-Anne m'a cueillie sur le pont et nous voilà en train de chercher différents ouvrages que j'aimerais offrir entre musique et bouquins. Comme elle a besoin de rire, je lui réserve "La route sanglante du jardinier Blott" de Tom Sharpe, lecture qui, avec celle de "Fumiers et compagnie" m'a superbement réjouie !

En sortant du parking, sur la grand place,  une insolite vision nous attire...

Même famille donc unie par le grand monde des sentiments et rituels s’attachant à tout échange, source de vie. Comme ici, et partout ailleurs. Seule la solitude des êtres semble anachronique. Que sommes nous, forcés de faire comme si nous nous suffisions ? Ridicules, c’est tout.

Ce monde bannit de plus en plus nos isolements tout en les fabriquant allègrement. Je lutte en revendiquant mon droit à l’autre, bon et mauvais, entier et présent. Mon plaisir, ma joie, l’intérêt que j’éprouve à danser, le sens de mon mouvement, grâce à vos existences me guident… Tantpis pour les nuls ; je reste AVEC !!!