Les crapauds, la rivière (enfin calme !), le petit vent et sa fraîcheur du soir tellement attendue !
Dans une semaine je pars en montagne ; cette fois c’est l’Ariège. D’ici là, je tente d’organiser départ et retour : tellement de projets à terminer, paniers, maison, amitiés, musique, vacances ?
Le jardin bien sûr, maintenant que tout arrive, que l’eau s’y trouve enfin et que mon goutte à goutte sur programmateur fonctionne sans pépins !
Et voilà ma première rose trémière (depuis 4 ans que je l’attends !) qui fleurit : Bon sang que la vie est belle !!!
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Le brunch commence par nos salades mêlées salées et sucrées. Guy empoigne sa guitare, on fredonne les anciens, Maxime, Creame, Donovan, « Suzanne »… Jean-Pierre m’interpelle pou un "a capella’"; je relève le défi avec « Will you go ludy, go ? » que je connais depuis que Judy Collins me l’a mis dans les oreilles (j'avais 16 ans). Le brouhaha s’éteint et je continue dans le silence suspendu à ma voix. Un peu après, Guy me sollicite pour « Summertime » ; j’y vais en coudées franches, ayant considérablement repu mon appétit de boire et manger. La liberté de chanter et d’être écoutée, c’est la mienne ce soir : j’en use et abuse à volo au bon plaisir de tous.
Dehors, les étoiles reconnaissent le ciel changeant. Je hume l’insecte et le vin.
Tout va bien.
Ce matin, fi du travail ; j’en ai au jardin et j’empoigne "rousiguette" pour un nettoyage autour de ma parcelle. Philippe est déjà penché sur les raccords côté cuve, tandis que je m’apprête à enfiler l’uniforme. On discute trois brins, moi mauvaise fille en colère, lui entre la chèvre et le lion, puis je vais pour me défouler…
45 minutes plus tard, je suis calmée ! Je vais voir Marie-France pour lui emprunter son rouleau scarificateur, dont je me sers pour ramasser le foin qui ira pailler mes lignes peu après. J’aime bien Marie-France, même si, comme dirait Alain, elle est un peu « bavarde ». Dans la foulée, je lui débroussaille un p’tit carré puisque Bruno, son compagnon, aide Jacky à raccorder les tuyaux.
Un peu plus tard, j’ai ramassé mes herbes, paillé mes oigons et salades et... il est déjà midi. Me voici conviée à leur table avec Jacky. Un joli petit coin d’ombre, cerné de jardinières, entre noyer et griottier. J’ai décidé de filer à la rivière juste après, en vélo.
Personne et l’occasion de dénicher un nouvel endroit où me mettre à l’aise entre Kinsey (Sue Grafton) et le rocher qui me sert de siège. L’appel de l’eau est irrésistible, sa fraîcheur somptueuse. Je trempe ma serviette pour me protéger du soleil en admirant les « demoiselles » bleues et vertes virevoltant alentours. Plus tard, je chercherai l’ombre, rhabillée, pour m’y endormir avant de voir un éclair argenté remonter le torrent ; quel est donc ce poisson ?
Tout sent bon ici et je suis apaisée. Bonheur, quand tu nous tiens...
Ce soir, concert aux Plantiers suivi d’un dîner champêtre dans ce lieu préservé où les lauzes habillent mas et calades : un moment d’exception où la musique, l’amitié et les tartes à n’en plus finir, salées ou sucrées réjouissent tout l’intérieur. Remède anti-déprime imparable avec d’autres étincelles de vie, entrevues le temps d’un verre.
En roulant, je me disais que le temps des « vacances » pourrait bien me filer devant si je n’y prenais garde. Et puis, l’idée de me tenir aux seuls horaires officiellement programmés sur ma fiche de paye m’a traversé l’esprit. Pour m’offrir un peu de répit, la rivière, les sorties… Parviendrai-je à l’efficacité nécessaire en respectant cette contrainte ? Je peux toujours essayer…
Conversation avec Françoise chez qui je passais dimanche au retour d’une foire délaissée pour mauvais accueil (bien la peine de se lever à 6H !). Ma tendance à « materner » mise en exergue dans ma prise en charge des jardins ; la justesse de son regard me soulage en me mettant à nouveau face à moi-même ; ce même comportement qui me perd dans bien des circonstances, comme j’aimerais m’en débarrasser !
Pour l’instant donc, je reprends de la distance – « Dans le doute, abstiens-toi » - amusée de constater combien l’aménagement de mon jardin me ressemble au fond. Abord fleuri et ouvert, muni d’un enclos relativement fermé si l’on pénètre plus avant… Pour connaître ton voisin, regarde son jardin !
Hier encore...
Une soirée musicale à St Jean, des rencontres sous le parasol, la nuit propice aux confidences, légères et impromptues. J’ai du mal à partir puis, franchi le pont de Salindres, je pénètre l’autre chez moi, le « val sourire »… La nature toute entière m’y accueille ; ici, je suis attendue aussi.
Commentaires
1. lejardindhelene le 03-07-2010 à 23:24:57 (site)
Belle continuation...
2. arachnée le 05-07-2010 à 18:09:29
Les roses trémières...mes préférées! Il y en a des milliers de toute couleur partout en Charente Maritime
bonne soirée