Tout un programme ! Une fois sortis de la répétition générale du "King Arthur", nous sommes quelques unes à nous retrouver autour d'un verre de limonade "maison" dans ma cuisine "bellevue". Sharon et Marie repartent ensuite vers mon jardin d'enfants préféré (avec tyrolienne, cochon pendu et balançoire, tables et bancs à l'ombre des grands arbres) avec leurs filles respectives. Christiane a bien envie d'aller se baigner, mais hésite, sans maillot sous la main. On improvisera entre mes habits pour reprendre à deux le chemin d'hier menant jusqu'au "goufre".

Une eau claire et fraîche nous y enveloppe dans un étroit défilé d'une quinzaine de mètres, assez pour détendre bras et jambes avides d'exercice. Encore du bonheur !

Le lendemain, devant ma porte, je suis sur le "parcours des voix" organisé par le festival.ici, un groupe de qualité venu d'Embrun :

Je dois m’alléger. Impératif : le grenier pourtant vide auquel mon logement accède ne pourra accueillir ce qui me pèse, pour cause de mitoyenneté territoriale jalousement gardée. Une pièce entière à évacuer me reste à St jean : jardinage, bricolage et tous les témoins accumulés d’une vie papillonnante. Du volume et des choix à faire, terribles avant d’être salvateurs !

Entre tout, il m’est difficile de me consacrer à ce que je poursuis par ailleurs : chant, entretien et création des jardins, projets pour « la rentrée »…

Je m’offre quand même une semaine montagneuse à la mi-juillet et me réjouis à cette idée. Partir pour vivre autre chose : un temps d’exception.

D’ici là, travailler encore pour avancer malgré les moments de découragement et d’euphorie alternés. Mettre des rideaux sur l"a grande vitrine" le soir surtout. Aménager la seconde chambre où Sylvain passera sa première nuit prochainement, revenu de Chine. J’ai hâte de l’entendre et de le voir. Lui demander de faire un tri sévère aussi dans ses cartons que je ne peux garder ou de les stocker ailleurs (chez son père par exemple !). Presque plus dur pour moi que de m’imposer le même défi.

Merci à Alain, venu deux week-end de suite pour m’aider efficacement à emménager. Il me le faudrait encore un peu, mais j’essaye de diversifier mes appels pour limiter les efforts des uns et des autres.

Privée de connexion depuis trois semaines, j’ai jusqu’ici cessé d’écrire et de photographier. Et puis, un petit mot de Pascal plus mon besoin de m’y retrouver, cesser de consentir à l’interruption brutale de ce fil nécessaire. Pour moi d’abord, pour vous qui passez sur mes mots en les attendant parfois. Une famille, horizon rassurant. Pardon pour cette absence ; je reviens… Pas à pas.

En allant voir Hélène, je m'aperçois avoir loupé l'anniversaire de mon blog qui a eu un an le 12 mai dernier !

En entamant cette aventure, j'avais un immense besoin de me dire au monde, trouver à qui parler, me faire entendre tout en pesant mes mots ; minée par une profonde détresse, je cherchais l'écho qui à "ma vie méchante !"  me répondrait "..chante ! ".

De visites en commentaires, des voix s'imposèrent, toujours bienveillantes, souvent bienvenues. C'est aussi à ces amitiés, à ces regards de tolérance et de sagesse que je dois d'écrire encore, responsable et motivée...

Ce matin après une encore mauvaise nuit (vibrations du frigo resto, télé non stop du voisin), j’ai ouvert un œil fatigué sur les cartons encombrant mon devenu tout petit logement... Le projet préalable d’en ajouter d’autres m’a soudain paru dérisoirement éreintant ; je me voyais me recoucher sans rien qui avance, désespérée et seule comme dans un mauvais film triste. Et puis j’ai appelé Maryse. En deux mots, elle a dit « oui ! », malgré ses récents bobos au doigt, au bras, malgré les escaliers ici et là-bas, elle était là à 13H30 précises, la kangoo béante comme une affamée. Rien qu’à la voir arriver, avec son sourire, sa bonne volonté, j’allais déjà mieux : on a mis du temps à le remplir ce coffre, 90 minutes où j’ai dû perdre la pizza que j’avais engloutie à midi (même plus le courage de me ravitailler proprement !), au bord de l’apoplexie couleur tomate à ahaner sous l’effort. Mais nous étions deux et ça changeait tout !

Et nous sommes arrivées à Lasalle, déchargeant en 3 fois moins de temps notre cargaison !

Là, le regard ravi de Maryse, le fait de voir mes cartons commencer à prendre leur autre place, notre retour par la route des Abeillères, le mas soubeyran, le ciste et les lins bleus, une tonne de marguerites, Montvaillant, et finalement l’Ayrolle pour y cueillir mes fraises, tous endroits qu'elle découvrait avec émerveillement, là je me sens comme si je me levais pour un autre jour…