Le nez dans les papiers ou sur l'ordinateur à tenter d'avancer les "en cours" d'administration et de gestion, je rumine un peu trop sur tout ce que je ne digère toujours pas depuis des mois : l'absence, l'envie, le dégoût...
J'imagine ma taraillette là-haut, mes roses en fleur et les fruits que j'ai plantés, etc., etc. : je peux me faire mal à l'infini avec de tels tourments. C'est une chose de le savoir, une autre de vivre ce temps sans vouloir l'accélérer...
Je l'imagine lui, lui offrant un bouquet de ces fleurs et ces arbres qu'il n'a jamais soignés... Est-elle assez futile pour ne pas y sentir ma peine ? Est-elle assez crédule pour ne même pas l'imaginer ???
Et le bruit de l'eau, sa douceur après les framboisiers, la douche nue ravigorante... les arbres mi-ombre, mi-soleil, le long du béal, le bruit de l'eau encore, plus fort... Jusqu'où faut-il que j'aille pour ne pas pleurer ?
Je suis sortie pour aller voir Fred et les jardins collectifs. En bas du Brion qui m'amène "là-bas" si je le remonte...
Non, il ne faut pas, fais un tour, il y a des couleurs et des tâches et tu as besoin de ce rythme :
tanaisie et pavots de californie
les haricots grimpants de Gérard (une telle rectitude, c'est signé !)
J'en prends plein les yeux : que deviendrais-je sans eux ?...
Au moins ai-je retrouvé le goût du beau qui m'avait déserté l'an dernier au point que je doutais de jamais le retrouver !
Regarder un paysage et ne pas le voir, ne rien ressentir ; c'est ce qui m'a le plus dérangé et effrayé chez moi ; cette sorte d'imperméabilité à tout ce qui pouvait me toucher et m'atteindre.
Il semble qu'à nouveau je sois vivante...
Anneli et Robert habitent à 5 kms de chez moi : une grande maison qu'ils ont entièrement refaite et qu'ils continuent d'améliorer depuis 5 ans. Surplombant le gardon, elle est restée longtemps en vente car en zone inondable. C'est un bâtiment énorme dont le salon couvre presque la surface de mon appartement (60 m2) !
Voici quelques vues côté route :
2. Candyspikey le 28-06-2008 à 17:50:00 (site)
Très jolie tranche de vie!!! ça me rappelle mes vacances quand j'étais petite et pas encore torturée de la tête.
A bientôt
... car grâce à sa petite mine, j'ai pu bien travailler au jardin sans avoir envie de me précipiter dans un ruisseau !
Comme j'avais oublié l'appareil photo et le téléphone portable (mais ça c'est trés fréquent !), je ne ferai que décrire mon ouvrage, soit :
et le meilleur pour la fin (merci d'y croire chère Françoise !) :
Entre deux, limonade de sureau bien moussante à gogo, petit bouquet cueilli pour Yolande, puis... pour moi, sans oublier une romaine bien craquante pour ce midi (en fait, il est 15H00...).
Vraiment je ne vois pas passer le temps au jardin.
Puisque vous avez tout lu, petite récompense ci-dessous :
Ce sont mes premiers glaïeuls domestiques car cueillis sur mon balcon !!!
Et là, je vous laisse car je vais acheter de quoi faire un houmos avant de rejoindre la chorale chez Anneli, pour notre dernier repas...
Normal pour une nordiste, vous me direz ! Les ciels immenses et brumeux, l'humidité des champs sur le soir et les routes bordées de mûres énormes... c'était mon enfance pendant l'été au coeur de l'Artois. Une grande maison familiale nous attendait pour une vie en "communauté" pleine de jeux et d'espaces. Dans le parc, les deux "blockhaus" transformés en tobogans de mousse, nous usaient les fesses, on pouvait faire le cochon pendu sur les barres plantées dans la pelouse et tournoyer avec la balançoire...
La cloche appelait au goûter et aux repas où nous mangions dans trois salles différentes ; les grands, les moyens et les petits !
"Tartine" et "Confiture", les chevaux blanc et bai de l'écurie, se relayaient pour nous faire voir les choses de haut, le temps d'une ronde... En fin de parcours, il fallait prendre garde au retour galopé vers le box au risque d'y laisser la tête sur le fronton... ou le premier pommier dans la pâture !
Il y avait l'étrille, séance de massage qu'affectionnaient nos bêtes, le curage des sabots, et la promenade au maréchal-ferrant, le dernier du village.
Je me régalais de les soigner tout en les craignant toujours un peu.
Le soir, des sons suspects nous attiraient ver le bois tout proche, repère de nos courses au trésor et des stands de tir que les allemands avaient laissés et où nous exercions notre adresse avec des boîtes de conserve empilées...
Et puis j'allais au jardin, après une partie de ping-pong dans l'ancien théatre. Je me souviens des pois de senteur, mes bouquets préférés, odorants et prodigues dans un nuancier délicat et chatoyant.
Je n'ai jamais réussi à les faire fleurir ici. J'essaye encore cette année...
1. Françoise R le 24-06-2008 à 06:35:08
la nostalgie , c'est terriblement doux , amer , et heureusement fugace ... alors tous mes voeux pour que tes pois de senteur fleurissent cette année ...
Pas le courage de faire autre chose ; j'ai appelé les copines pour ne pas y aller seule, histoire de me divertir et d'éviter le "calu" toujours à l'affut d'une pièce de peau nue pour s'exhiber et t'empêcher de finir ton livre devant l'eau...
J'angoissais de me retrouver aussi à tous ces endroits où nous allions ensemble, lui et moi, avant... et de l'y rencontrer peut-être dans les yeux d'une autre ou ma colère en panne.
Je me suis laissée guider pour découvrir un nouvel espace bien plus agréable encore : un large bras d'eau profonde bordé d'une berge sableuse avec quelques coins d'ombre. Une après-midi de bonheur à s'étourdir de chaleur pour le plaisir de sentir la fraîcheur de l'eau s'enrouler sur le corps...
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