J’étais à Angers pour le début de l’été, attirée par la Loire magnifique et mes escapades cyclistes à ses côtés.
L’eau, encore elle, m’appelle de plus en plus. La Loire, dernier fleuve encore sauvage, a des allures de reine. Majestueuse et puissante, dangereuse et changeante, elle intrigue et fascine.
Avec Sylvie, nous avons exploré ses deux rives, la bourgeoise, blanche et vitrée, la pêcheuse, grise et humide. Au couchant, la première semblait en feu, tandis que l’autre s’enveloppait déjà d’une chappe froide et brumeuse. Y a-t-il eu des hommes dont la seule ambition fut de passer d’une rive à l’autre, pour devenir "quelqu’un" ?
A 4 heures d’ici se trouve un petit paradis ; il m’a fallu presque 70 jours de canicule pour enfin m’en réjouir, le temps de me souvenir…
A force de sécheresse, je rêvais d’eau chaque jour un peu plus ; une eau puissante et douce, une eau spacieuse et forte, une eau de volupté et de réconfort, une eau que la rivière claire mais étroite ne pouvait m’offrir.
J’avais pensé l’océan, d’abord… Mais celui que j’aime, avec ses côtes sauvages et découpées, est loin par la route, trop loin pour mon corps déjà exténué.
Au pique-nique chez Christine, entre Marion et Eric repartant pour Manosque, j’ai su qu’il m’attendait. Je voyais l’étendue turquoise et les gorges émeraude, et ma soif de m’en envelopper toute entière.
Nous avons campé au bord du lac, mangeant chaque soir sur les galets, jusqu’à ce que seuls les reflets nous ramènent aux étoiles.
Un bonheur infini…
Sur la route...
Papa est mort en avril ; il est tombé à côté de son lit jusqu’à ce qu’une infirmière le trouve à demi inconscient, quelques heures plus tard. Il avait 94 ans. Un esprit lumineux dans un corps si fluet qu’on s’étonnait de le voir debout, encore et encore, par l’énergie volontaire de son propriétaire.
Jocelyne m’a cueillie à Lille Europe pour me déposer avec ma petite valise à la salle paroissiale où se préparait la cérémonie des funérailles. Deux sœurs veillaient à encadrer celle-ci dans une rigidité insupportable. Papa était croyant certes, mais libéral. Je ne l’y retrouvais pas et décidai de jeter un pavé dans la marre en déclarant mon athéisme et justifier la raison de ma présence uniquement par amour pour lui et non pour satisfaire les obligations d’un rite quelconque.
Rires gênés et réactions de défense autour de la table, cependant suivies d’une certaine détente et liberté de ton parmi mes frère et soeur. Tant mieux.
On a pas eu de marge pour autant dans le choix des chants et des textes. Mais le message était là et l’émotion aussi. Et ce jusqu’au funérarium où, à l’inverse, nous avions toute liberté d’organisation, ce dont nous avons largement profité. Entre Fauré et Cosma, nous avons retrouvé celui qui nous avait tant marqué par son intelligence des choses et des gens, donnant à chacun par son écoute et sa sensibilité l’impression d’être unique et important.
Papa, tu es toujours avec moi, à cause de cela. Et si je suis triste de ne plus entendre ta voix, de ne plus recevoir ton regard si bienveillant et perspicace, de ne plus accompagner ton corps vacillant dans nos courtes promenades, j’entends encore tout ce que tu m’as appris pour vivre en humour et en poésie que je tâche de ne pas oublier.
Je t'aime mon petit papa, où que tu sois.
1. corail le 14-11-2018 à 08:55:32 (site)
Erik Satie ?
Mon père est mort aussi en 2016, la veille de Halloween. Je ne le connaissais pas beaucoup mais il m'arrive souvent d'entendre sa voix (et son rire)
Aux fermetures dites « de sécurité », impossibles à ouvrir sans une pince crantée en permanence accrochée à ma ceinture ou dépassant d’une poche trop petite en t’esquintant la hanche (seyant, non ?). Non à la dictature de la négligence éducative et des phobies protectionnistes. Du litre d’alcool à brûler au flacon de vernis rotin, en passant par le canard WC, je n’en peux plus de m’escrimer sur un morceau de plastique, non seulement récalcitrant mais rond, qui me refuse l’accès à ce dont j’ai besoin IMMEDIATEMENT !
Stop aux enfants tout-puissants qui semblent déambuler en continu dans un univers parsemé d’essence et de white spirit : laissez les boire et qu’on en finisse ! Je précise, à l’attention des lecteurs trop émotifs, que ceci est une « plaisanterie » et que j’aime les enfants, surtout quand ils sont bien élevés (c’est-à-dire n’ayant pas envie d’ouvrir à tout bout de champ une bouteille ou un flacon de substance toxique).
Non à l’administration «désolée de ne pouvoir intervenir sur votre compte lecteur désormais géré par l’ordinateur » qui, bien sur, depuis qu’il sait que tu as du retard sur le retour de tes documents, s’est mis en fonctionner …en roue libre ? Quant à l’impossibilité de te réserver un livre disponible jusqu’à mercredi prochain, jour où tu sais pouvoir franchir les 45 mn de route qui te séparent de la médiathèque, parce qu’on ne peut réserver que des documents déjà empruntés par d’autres lecteurs, cherchez l’erreur…
Non au pantalon « taille basse » vendu sans le tee-shirt assorti «torse long ».
Non au site d’un certain commerçant en ligne qui, sous prétexte de te faire « gagner du temps », te fait perdre 2 heures (3 listes de courses (les mêmes) et 1 panier impossible à valider) pour t’obliger à créer deux comptes (rigoureusement identiques) ; un pour le « drive » et un pour le «.com » !!! Sans bien sur te l’avoir expliqué jusqu’à ce que tu appelles leur 08… ou 6 centimes la minute (3 mn de refrain et 2 mn de conversation).
Enfin, non aux gants fins, soit disant en latex qui, quand ils ne déchirent pas en plein usage (tiens je sens l’air là ; ah non c’est ma peau qui se décolle avec l’acide !), te collent si bien aux doigts que le désir de t’en séparer intempestivement -ne serait-ce que pour répondre au téléphone (tu sais, le « smart » ; celui dont l’écran devient tout noir quand tu reçois un appel)- les rend définitivement inutilisables.
Enfin, voilà, fallait que je vous le dise ; c’est pas normal tout ça.
1. ooz le 05-10-2015 à 01:27:59
J'ai beaucoup de mal moi aussi.On s'est fait piéger j'ai l'impression !
Bah on continue on verra bien.
Je vous embrasse très fort.
2. Françoise R le 19-02-2016 à 18:13:18 (site)
Coucou France ! Eh ben , c'est dommage que ta phase " écriture de blog " soit en hibernation ... Mais j'espère que tu vas bien ! Bises Françoise
4. corail le 14-11-2018 à 08:58:57 (site)
Pour les gants de ménage : après les avoir retournés sur la face interne, tu les talques. Ensuite les remettre à l'endroit. Plus facile à enfiler et à ôter en cas d'urgence
Partie d’Alès à 22.27, me voici chez moi après 1 heure de route ralentie par l’appréhension d’éventuelles traversées nocturnes d’animaux sauvages, particulièrement des sangliers dont la rencontre s’avère souvent dommageable.
La journée fut ventée par un mistral rejoint le long du Rhône à Pont St Esprit, puis engouffré sous le hangar des ateliers de parfumerie à Pierrelatte. Enfin, de la boutique-atelier, tenue par une jeune femme compétente et serviable. J’y ai ajouté une quinzaine d’euros pour cadeaux (destinataires encore inconnus !) aux dépenses imprévues du samedi (ravitaillement ménager (32 €) dans une droguerie de standing et petit resto (9 €) avant le ciné du soir offert par R. Le vendredi, resto à 15 € avec Hélène…
Soit presque 70 € en 3 jours ; l’équivalent d’une de mes trop rares journées de travail. C’est vrai qu’en ce moment, j’en ai un peu plus – l’été trop sec fut désastreux de ce point de vue. Mais il faut que je pense à économiser en prévision de cet hiver où j’en aurai moins – et plus de frais par contre pour le chauffage et les cadeaux de Noël et anniversaires (nombreux entre octobre et décembre) !
Impossible donc de se laisser aller sans compter, hélas. Mais j’étais déjà contente de m’éloigner du rallye prévu au village – une des trop courantes manifestations qui, avec la fête votive et sa course aux décibels imbéciles, me font prendre en grippe tous leurs instigateurs et encourageants.
Là, on a découvert un coin où revenir ; un village médiéval en restauration depuis une vingtaine d’années, dans lequel R. et moi avons joué au touriste déambulant. A proximité, une chapelle nous montrait le départ du sentier convoité sur une carte, que nous avons laissé à regret pour cette fois, faute d’équipement adéquat. Tout comme l’Aven d’Orgnac à 30 minutes de là.
En regardant le ciel et les pierres des images capturées, j’ai réalisé à nouveau la chance de vivre dans un secteur si prolixe en patrimoine et paysages pittoresques sous 27°C en pleine rentrée scolaire. Nous avons traversé 4 départements, soit le Gard, la Drôme, le Vaucluse et l’Ardèche, en moins de 200 kms aller-retour.
Bien sur le mistral nous a épuisés et la rando vélo envisagée au départ, annulée de ce fait. J’en ai voulu un peu à R. qui, comme souvent, me laisse décider seule ce qu’il faut faire pour 2. Pas contrariant certes et surtout un peu moins téméraire que je n’en ai l’habitude. Donc plus enclin à éviter un plan osé, qu’à le risquer.
Je me rappelle d’ailleurs avoir eu certains mots avec lui à ce sujet, lorsque je suis en sa compagnie et que j’ai la sottise de lui exprimer mes doutes sur une action à entreprendre à ce sujet. Il peut s’agir d’un chemin inconnu à emprunter, d’un renseignement à demander, ou même encore d’une porte à pousser ! Très souvent, je dois m’attendre à une réponse du style « Je crois que qu’on en peut pas y passer : ça a l’air fermé (pour la porte à pousser) » ou, pour le chemin inconnu, « Ca va nous faire un détour » ou encore, pour le renseignement à quérir, le fait qu’il n’y pense même pas.
Dans la plupart des cas, je réagis en « forçant » le barrage de ses hésitations par l’action ; « poussons donc la porte pour voir si elle est bien fermée », « cherchons où va ce chemin inconnu en questionnant les gens autour de nous (où le GPS !)» ou «Offrons nous un peu d’imprévu ! (Sommes-nous si pressés que cela ?) ». Mais si entretemps, mon enthousiasme parfois fragile s’est alourdi des craintes ressenties, alors je peux céder à ces dernières qui au fond ne sont pas miennes. Et je me le reproche ensuite !
Je ne crois pas que R. en aie conscience car si je suis capable d’être dans mon monde, il est aussi très facilement dans le sien. Je réalise qu’il fait des efforts lorsque je parviens à lui expliquer mon malaise. Mais j’ai aussi le sentiment de ne pas pouvoir « baisser la garde » aussi vite que j’aurais envie de le faire. En même temps, j’ai la chance d’être entendue et écoutée par R. et son attitude bienveillante m’encourage aussi à m’accorder la confiance que je me refuserais dans un débat inégal où l’un voudrait prendre le pouvoir sur l’autre. Ce n’est pas le cas ici. Et ça me rend heureuse.
1. ooz le 15-09-2015 à 14:17:43 (site)
Bonjour chère Luside.
Nous avons célébré la FêteNat à Saint Ambroix (à douze km de ma chambre)
"Nous" c'est ma fille et ma petite-fille (cinq ans).
Traditionnellement on se déguise en moyenâgeux.
J'espère vous y voir l'an prochain.
Je vous transmets encore une fois toute mon admiration pour tout ce que vous faites ... enfin surtout la façon dont vous le faites. A bientôt de vous lire
édité le 15-09-2015 à 14:18:15
2. lataraillettealn le 19-09-2015 à 00:21:52 (site)
Pourquoi pas ? Il faudra me le rappeler à ce moment là !
3. corail le 14-11-2018 à 09:04:42 (site)
Le prochain quatorze juillet ce doit être ... vers le douze ou treize juillet, ou même le quatorze juillet (le décalage horaire, encore lui !)
Je ne sors plus de ma chambre, juste pour descendre la poubelle. On ne se trouvera jamais
Commentaires
1. anaflore le 22-09-2016 à 06:43:45 (site)
ne pas se baigner dans la loire j'ai vu un jeune se noyer triste souvenir......
2. lataraillettealn le 11-10-2016 à 23:09:35 (site)
Naviguer un fleuve sauvage demande déjà unebonne connaissance de son cours et de son milieu. Et s'y baigner présente un réel danger, hélas !
3. corail le 14-11-2018 à 08:47:07 (site)
La Cèze, notre petite rivière, est praticable en plusieurs endroits. Se méfier toutefois car au-dessus se trouve le barrage de Sénéchas.