J’ai pas de boulot, mais j’ai des ami(e)s : une chance… car en se rencontrant, en s’écoutant et en parlant autour de nos vies, chacun de nous peut découvrir un horizon insoupçonné que l’autre lui donne à voir. Ce matin, Marion, sur le chemin du jardin et Pierre, à qui je venais confier mes plants pour les 3 prochains jours où je serai absente, m’ont rappelée à cette heureuse magie.
Parce qu’il faisait beau après 3 jours de pluie, parce que j’étais à la fois contente d’exister et de les trouver sur ma route, parce que l’échange peut se réaliser quand l’attention est là, sans autre attente, juste le besoin de se dire ou d’être ensemble, à travers et avec toutes nos différences.
Je suis passé au jardin où les roses s’apprêtent à éclore et où le muguet s’est mis en fleurs. Mon essaim de moucherons a enfin déserté les tiges où il gitait ; d’après mes recherches internet, il s’avérait nuisible. La pluie l’aura aidé.
Ce soir, direction Offenbach, où je retrouverai Hélène, invisible depuis le réveillon du 1er janvier dernier. Je m’en réjouis d’avance.
D’ici là, j’organiserai mon départ pour les environs de Castres où j’irai tresser, montrer et je l’espère, vendre…
Bizarrement, depuis mon retour de Lille, je fais l’impasse sur nombre d’activités qui me tenaient éveillée. Comme si réaliser le départ devenu plus imminent de mon père m’obligeait à me consacrer à l’essentiel : le sens de ma vie.
Et ce week-end entre le débroussaillage du jardin pour la 3ème fois (« les allées du château », comme dirait Juliette), un peu rallongé par la tenue des friches sur 2 des 4 côtés de mon rectangle, l’échappée sur Alès pour un passage chez le chocolatier avant de rejoindre petits Seb et Sophie en présence de leur maman. « Maa…mmmy » a pris grand bonheur par la main pour faire le tour du « ahin », suivre son œil pétillant en jouant à cache-cache, lui tendre délicatement une fleur qu’il s’empresse de jeter, l’attraper tendrement pour qu’il éclate de rire…
Sa petite sœur, tantôt sommeillant, tantôt regardant avec intensité là où l’action était, contrariée parfois par des renvois de lait, m’a souri gracieusement tandis que je lui parlais en gazouillant, ses petites menottes serrées sur les miennes. Tout en jouant, le soir s’est avancé ; mon petit fils a ouvert sa bouche contre ma joue pour me dire au revoir et j’ai reçu cette douceur humide comme un cadeau de plus.
Le lendemain, le ciel avait changé d’allure ; l’occasion de mettre en œuvre la recette des éclairs au café. R s’est chargé de la pâte à chou, moi de la crème pâtissière. Ca bossait fort et concentré dans la cuisine. Et le résultat, pour un premier, valait une étoile au moins : la crème manquait d’arôme et la pâte de cuisson. Mais on ne s’est pas fait prier pour les manger !
Invitée par l’intermédiaire de R. au vernissage de l’exposition d’un jardin primé, entre autres grâce au concours de la Bambouseraie d’Anduze, j’ai à nouveau savouré la promenade dans ce lieu d’exception. La vallée du dragon, particulièrement, est celle qui retient l’attention. Mais si la floraison des camélias se termine, celle des azalées et des pruniers décoratifs offre à l’œil toute sa splendeur, agrandissant nos cœurs à la beauté du monde, bien plus large que mes prérogatives numériques…
Parmi la douzaine de représentants chargés de nous présenter la raison de leur présence, le grand Alain Baraton, seul, a détendu l’assemblée en manifestant autant d’aisance que d’humour dans ses propos attendus. Plus tard, tandis que chacun s’affairait autour du buffet et qu’il se tenait assis un peu en retrait, j’ai réfréné plusieurs fois mon désir d’aller le remercier pour sa présence tant ici que sur la radio où je l’entends régulièrement. Trop intimidée. Stupidement.
R. m’a fait le même aveu un peu plus tard. Au bout de l’après-midi, j’ai ressenti comme depuis quelques temps une immense fatigue que R. a pris pour une sorte de concentration pensive… Comme on peut se tromper ! A partir de ce moment, j’ai trouvé passablement insupportable son besoin d’en référer quasi systématiquement à l’équipement technique du « bon » photographe (ce qui m’arrive souvent en sa présence), sans pouvoir cependant entrevoir d’autre issue que celle de me fâcher avec lui à ce sujet, ce dont je n’avais ni la force ni le temps à ce moment là.
Je crois que lors de notre
prochaine escapade commune, je lui interdirai de prononcer les mots « grand
angle, K200, pixels, multizone, rafale, capteur, retouche, centré et surtout RRRRRRRAAAAAWWWWWWWWWW ! »
au moins pendant 115 minutes (une occasion unique de débuter l’apprentissage
de la langue des signes ?).
Les nouvelles belles
pour compenser le gel des pommes de terre ce matin...
Une grappe d'insectes volants par milliers, que j'ai surpris sur mes ficelles après l'avoir délogée de mes framboisiers, au jet d'eau !
Des viges de saule flamboyant
dont je fais mon treillage pour le chèvrefeuille et les futures ipomées "bleuciel"...Je l’ai tant espérée ! Elle a connu plusieurs sols : petit morceau de bois elle fit ses premières feuilles à la Taraillette, puis végéta à l’Ayrolle avant de voisiner avec ses cousines herbacées près du Pont Vieux. Transplantée depuis 2 ans au jardin près des framboisiers, je la vois s’épanouir enfin et m’offrir sa première floraison. Imaginez ma joie de la découvrir enfin, ma pivoine arbustive :
Cette année tout pousse en avance et je guette impatiente l’explosion des rosiers. Iris et deutzia sont en route. Tulipes s’acheminent en s’échelonnant.
Eh oui ; j'aime le rose !!!
Glaïeuls pointent. Les derniers seront les dalhias, toujours très attendus. Côté potager ; patates, oignons, échalottes arrivent en fanfare. L’ail d’automne adore le printemps ! Les 3 sortes de menthe galopent et mes repiques d’aromates supportent bien le changement. J’ai ajouté l’estragon ce soir même (comment faire sans lui ?) après un tour de marché où je rencontrai Pierre, Michel, Mireille, Didier et Dorothée.
Je crois que je vais m’inscrire au Ping-Pong samedi…
1. HélèneM le 16-04-2014 à 11:27:52
Superbes...On voit la différence d'altitude avec chez moi
2. Françoise R le 19-04-2014 à 17:31:59 (site)
Que de bonnes nouvelles au jardin ! Tes tulipes à franges sont magnifiques , aussi ! Bises F
Commentaires
1. oozmama le 29-08-2015 à 12:48:40 (site)
"direction Offenbach, où je retrouverai Hélène"