En m’interrogeant sur ma décision d’hier soir (refuser de m’ouvrir à une activité potentiellement intéressante parce qu’en ignorant le cadre de fonctionnement), m’est revenue l’image d’un passé proche et lointain avec un jugement un peu amer sur cette attitude souvent mal perçue par mon entourage (alors incapable de s’imaginer ma difficulté à me comporter ainsi). Du commentaire «peut mieux faire » ayant ponctué la majorité de mes bulletins scolaires aux regards ou remarques incendiaires lançés par ceux qui attendaient de moi bien plus que je ne pouvais leur donner, j’ai souvent abondé dans leur sens en me rétrécissant un peu plus devant leur conviction. Au risque de me faire passer pour une personne timorée et sans grand caractère.
Pour sauver ma peau sans doute, dans le désespoir de déplaire ou d’amorcer le moindre conflit. Malgré ma conscience du mauvais choix (celui de ne pas faire de vagues), malgré mon désir (après-coup) de savoir «mentir» élégamment pour ménager mon égo et celui de mon interlocuteur, je ne parviens aujourd’hui qu’à reproduire une situation où ma désapprobation de moi-même offre à tout manipulateur un tant soit peu tenté l’occasion de se défouler à mes dépens sans qu'il paraisse lui-même s’interroger sur la légitimité de ses propres pensées.
Ainsi en fut-il pour ma dernière relation de couple, dont pourtant aujourd’hui je sais avoir beaucoup profité pour la confiance et l’élan que j’ai pu m’y accorder… au début !
Sans doute, dois-je simplement reconnaître mon déficit à ce sujet ; un défaut d’auto estime indépendant de toute apparence. Sans me condamner pour autant. Accepter mes limites pour refuser d’en souffrir, accepter ma différence, si misérable puisse t-elle vous sembler...
Gérard est un passionné. Il est venu avec Henny, qui me l’a présenté il y a un mois alors que nous revenions de la fête de la châtaigne à Courson. Chez lui, tout est en vrac… sauf les carnets A4 punaisés par dizaine sur les murs glabres en ordre discipliné. Gérard cogite et écrit… beaucoup. Cette affluence de réflexions savantes sert un projet associatif et humanitaire à Madagascar. Henny m’en reparle un peu plus tard, pour un emploi qui « payerait bien ».
Bien sur, je suis tentée et j’accepte donc de recevoir plus d’informations en les invitant tous deux ce soir. Je suis inquiète pourtant ; ressentant confusément mon inadéquation à cette éventualité. Je m’interroge ; ai-je du temps pour un autre travail (non), ai-je besoin d’argent (oui), ai-je envie de travailler pour lui (non) pourquoi (sais pas) Je me dis que j’aurais pu leur éviter ce déplacement, mais ma lâcheté me rejoint et je ne décommande rien.
18H : je reviens à peine du jardin pour leur ouvrir ma porte. Henny a apporté tout le repas avec même une bouteille de rosé. Je propose mes olives de Lucques, trouvées au Vigan à la fête de la pomme et de l’oignon doux (ici la raîolette !) pour accompagner mon dernier vin de noix (Laurent m’a suggéré le vin de citron pour changer, c’est noté !).
Gérard prend la parole, amorcé par une de mes questions. Il ne la quittera presque plus durant ces 3H30 passées ensemble. Je l’écoute avec intérêt au début, car son aventure a du piment. Mais mes préoccupations concrètes (quel emploi, combien de temps, quel contrat, quel salaire) semblent trop loin des siennes, ce qui malheureusement ne me surprend pas. Nous nous quittons déçus tous les deux, lui parce que je ne rentre pas dans son monde, moi parce qu’il réduit le mien à une crispation d’angoisse.
Henny, elle, lui fait confiance. J’espère qu’elle a raison. Pour moi, c’est « NON », car dans le doute, cette fois, je me suis abstenue...
Nous ne sommes pas allées. Non que nous n’ayons pas essayé. J’avais donné rendez-vous à Corinne à la gare de Thoiras, où je suis arrivée en retard. Mais, parvenues sur place 10 minutes avant la séance, ce qui, d'ordinaire, s'avère largement suffisant, nous restions sereines. La découverte d’une longue fille de parapluies reliant les Arcades au Cambrinus, stoppa notre élan. Je n’avais jamais vu un tel scénario depuis mes 16 ans à Lille ! Je salue Renée, à mi-chemin, avant de rejoindre avec Corinne le bout de la file d'une bonne centaine de postulants aux films du jour, dont le visionnage se voit du fait retardé d'autant.
L’occasion de papoter en remarquant la diversité des ombrelles abritant tout un chacun, entre deux avancées nous rapprochant de l’unique guichet…
A quelques mètres de celui-ci, un cri dans la foule, répété deux fois par une employée du lieu ; « Pour les Intouchables : c’est complet ! ». Quelques personnes déterminées quittent alors la ligne dont nous resserrons rapidement les rangs.
Ca y est, nous voilà entrées, à 3 mètres des billets, où la jeune femme est revenue se poster pour lancer un «Il reste 12 places au premier rang pour …». Cette fois c’est cuit ! A deux doigts du succès, nous voilà refoulées ou condamnées à une «guerre des Boutons» bien moins engageante que "La source desfemmes".
Non, nous ne sommes pas allées aucinéma, cette fois là.
Quelques visions rurales d'un matin humide
Un gros travail de mise en place sur lequel j’ai planché jusqu’à hier, date limite pour que le résultat me soit livré avant la foire de St Jean où je retourne exposer cette année, les 26 et 27 novembre. De là, satisfaite du devoir accompli et maintenue à domicile pour cause d’intempéries (hier pas d’eau pour tresser et aujourd’hui trop d’eau sur pour rouler), je me suis rajouté du plaisir en commandant timbres poste et cartes professionelles à l’effigie de mes dernières créations. C’est pas que le moment soit bien choisi question budget, mais là, j’ai arrêté de fumer et presque de boire, donc…
Ben oui, la balance remonte et avec elle glycémie et cholestérol. Normal vu que j’ai perdu l’habitude de monter deux cartons de 5kgs tous les deux jours sur trois étages… et que je continue à manger tout en ne pratiquant que le chant choral et l’aller-retour à la supérette en guise de sport-détente. Une vraie vie de vieux !
Enfin, je dois dire que la légèreté des pensées qui persistent à me traverser m’assure toutefois une fantaisie souriante. Dommage que je les oublie aussitôt !!!
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1. Pictorus le 27-10-2011 à 19:46:06 (site)
Tout le contraire de toi! Je ne supporte ni l'un ni l'autre! Mais je respecte les convictions de chacun! Bonne soirée.
2. Philemon le 05-11-2011 à 15:06:54 (site)
Je suis plus circonspect...
L'élection présidentielle n'est ni les régionales, ni les européennes.
Comme souvent, l'éparpillement des voix au premier tour ne fait pas les majorités du second, à voir les marchandages entre le PS et EELV.
Contrairement aux présidentielles précédentes, là l'objectif est simple, c'est de changer de locataire à l'Elysée, et toute notre énergie doit aller dans ce sens.
3. lataraillettealn le 06-11-2011 à 00:17:39 (site)
Changer de locataire... Pour ma part, j'aimerais surtout changer de programme !
Et peu de postulants me semblent prêts pour cette aventure.
Commentaires
1. lejardindhelene le 17-11-2011 à 23:18:43
L'essentiel est ce que tu sens toi et non ce que les gens pensent...J'adore cette chanson d'Anne Sylvestre, si juste...