posté le 25-02-2014 à 00:14:52

Je l’ai pas fait exprès !

Mais, en revenant de la poste en ce début d’après-midi menaçant de pluie, je suis passée devant le jardin… pour m’y voir enfiler mes bottes caoutchouc dans l’idée de désherber, autant que le ciel m’y laisse, une ou deux rangées.

A peine arrivée, Jonathan, un nouvel adhérent, la trentaine dynamique, s’invite sur mon carré en venant aux nouvelles. Et de me m’interroger sur hier : le jour du concert que j’ai donné avec Christophe pour 1H30 de jazz mêlant bossa et chanson française, principalement des années 60. Nous couvrirons tout juste nos frais : 70 € pour la Sacem, 50 € pour la salle, et nada pour les musicos et tout le toutim (sauf nos précieux coups de main solidaires -service, caisse, sono, percus, etc.- qui auront droit au concert gratuit). La formule est sympa : « salon de thé ». J’ai passé mon samedi après-midi à la préparer en installant tables, nappes, chaises et vaisselle pendant que mon partenaire s’occupait des lumières. Pas question, malgré le soleil, d’entreprendre le jardin ! Et rebelotte en pire le grand jour : jamais vu une météo pareille depuis longtemps (grand soleil, douceur et PAS DE VENT) et nous qui allons nous enfermer en pleine après-midi !!!

Une trentaine d’affcicionados viendra nous entendre, à qui nous donnerons des raisons de ne pas regretter le déplacement. Les autres sont dehors à savourer l’air et le bleu du ciel. Je les comprends, mais dommage pour eux et tantpis pour nous. A la fin du spectacle, je reçois une flambée d’encouragements et de compliments les yeux dans les yeux, de quoi relancer ma motivation si elle défaillait parfois. J’étais bien avec eux, moi aussi. Et je n’ai pas vu passer le temps, malgré 1H30 sur scène. Ils étaient attentifs et sur la fin, certains d’entre eux s’agitaient sur leur siège en claquant des doigts. Bon signe !

Allez j’vous en met un p’tit :

 Et un autre aussi :

 

 

Olivier,  un ami percussionniste, semblait heureux du voyage, m’exhortant à l’apprentissage de sa spécialité en arguant que j’avais le swing dans le sang. Il m’a offert un haricot géant (30 x5 cm) rempli de graines, qui fait un doux bruit quand je l’agite. Dois-je y voir un symbole précis ? Ca ne me déplairait pas… s’il n’avait une fidèle compagne que j’estime tout autant.

 

Mais revenons au jardin. Après Jonathan, j’ai vu un espace gris flambant se garer aux côtés de ma kangoo cabossée (encore récemment enfoncée anonymement sur la porte arrière droite au point que je ne l’ouvre plus qu’à grand peine). En sortent deux silhouettes dont une en anorak turquoise et chevelure argentée BCBG. Charlotte, une voisine de jardin, est l’autre. Je les salue lorsqu’elles passent à ma hauteur et elles me renvoient le bonjour. Puis très vite : «  Il y a des vols d’outils sur le jardin ? » Je confirme, bien placée pour le savoir. L’anorak turquoise m’interpelle en me disant qu’elle n’avait pu utiliser « ça » (je la regarde interrogativement) parce que c’était attaché. Charlotte vient à son secours : elles ont eu besoin de MA brouette et se sont trouvées dépitées de ne pouvoir l’utiliser, EN MON ABSENCE ! « Et sans me le demander ? » rétorque-je innocemment tout en commençant à bouillonner intérieurement. On m’explique que l’usage « de ce côté-ci du jardin » (et là Charlotte me désigne du bras un vague demi-cercle) serait de s’emprunter l’outillage sans autre formalité « du moment qu’on le remet en place » et de faire passer le mot à qui veut… 

« Eh bien, je ne fais pas partie du club et je me vois mal, quoiqu’il en soit,  aller dire à quelqu’un d’emprunter l’outillage du voisin. » Et pour appuyer mes propos, je précise que ma dernière brouette  (valeur 80 €) a récemment disparu et que c’est la raison pour laquelle j’arrime désormais tous mes outils avec un cadenas.  Charlotte m’avoue alors qu’elle aussi s’est fait « piquer » des outils et qu’il « faudrait » un cabanon où tout mettre en sécurité. Je ne l’ai guère vu aux réunions de l’association et elle tombe mal.

Ces derniers jours, je ne cesse de recueillir nombre de doléances ou critiques de la part d’absents à toute concertation ou prise de décision, sous prétexte que la « présidente » ne leur convient pas. Ce qui ne les empêche pas de s’adresser à elle seule en cas de besoin, histoire de se donner bonne conscience au lieu de s’exprimer devant tous en réunion. En tant que jardinière fondatrice et encore présente dans ce mouvement, je ne cache pas mon agacement de cette situation et l’anorak bleu commence à s’éloigner avec un petit signe « chic » de la main (du genre « Bye bye, ça sent le roussi, j’vous laisse les filles ») pendant que sa comparse tente de défendre un point de vue peu convaincant, voire convaincu. A peine dix minutes plus tard, l’espace s’en retourne dans un claquement de portières et je minaude l’anorak bleu, apparemment plus à l’aise sur une terrasse de resto en bas des pistes que sur la terre ferme et fraîche qui colle aux pattes.

«Voulez-vous bien me détacher ça Georgette ; mon amie trouve que c’est utile»

-«Parce que tu crois qu’elle pousse dans les champs MA BROUETTE ? !!! » 

 


Commentaires

 

1. jakin  le 25-02-2014 à 05:21:22  (site)

En matière de culture, le jardin m'a bien fait rire, mais j'ai surtout apprécié cette belle voix harmonieuse et juste qui swing....Compliments.....
Jakin, smiley_id210602

2. lataraillettealn  le 25-02-2014 à 11:45:46

Merci ! Sourire1

3. HélèneM  le 25-02-2014 à 23:20:39

C'est super ! Tu as une très belle voix...

Anorak bleue aura au moins appris ce que c'est une brouette... Sourire)

4. oozmama  le 29-08-2015 à 15:01:37  (site)

Mais ... c'est superbe !smiley_id119152

Il m’a offert un haricot géant (30 x5 cm) rempli de graines, qui fait un doux bruit quand je l’agite. Dois-je y voir un symbole précis ?

Non, en musique ils appellent ce type de dispositif un "bâton de pluie". Il n'y a rien de symbolique à faire ou recevoir ce cadeau.

5. oozmama  le 29-08-2015 à 15:12:21  (site)

Houlà j'avais pas encore lu l'embrouille à la brouette.

ça craint !shocked

 
 
 
posté le 20-02-2014 à 00:39:24

Botan

Première journée de « botan » après des semaines de pluie grisâtre ; jusque là rien d’original puisque quasi tota la Francia subit le même sort. Sauf qu’ici, quand le soleil fait défaut, ce n’est pas normal. Alors maintenant qu’il se pointe à nouveau, le vent bien sûr l’accompagne.

Tantpis ; j’ai monté ma nouvelle brouette 1er prix sur mon balcon, pince plate et clé de 13 entre les mains, l’ai ensuite descendue à bras le corps sur les 3 étages d’’escalier, mis dans la voiture couçi-couça, me suis assise au volant prête à partir, puis… suis remontée en maudissant ces fonctionnaires trop zélés qui m’interdisent de circuler sans mon sakamin et les papiers qui sont dedans (j’te jure, j’ai l’air de quoi avec mon sakamin au jardin ? !!!), et enfin chui partie.

De repasser le pont noyé en voyant toute cette eau couler à travers les fossés, j’ai pensé qu’il faisait bon vivre ici malgré tout ; le prix des denrées chez Nicole (2x la mise), le manque de services (à part la trésorerie et la mairie où je ne me rends que rarement) sur place, l’obligation de faire minimum 20 minutes de routkitourn pour rallier toubib et magasin de bricolage (ma 2ème fréquentation avec les médiathèques), le subissement (voui je sais, ça n’existe pas encore dans le dico) des odieux rallyes (3 par an ! et de l’horrible fête votive (mais pas votée hélas !), l’aventure vers Paris (15 minutes de watur, 68 minutes de bus jusqu’à la gare, 1h49 d’attente sur place pour l’aller 2h36 pour le retour, 3h de train, 50 minutes de RER, 15 minutes de métro) se sont un temps effacées pour faire la place à mon envie de traverser la nature.

Dans l'élan printannier, j'ai craqué ; j’avais trop envie d’aller voir l’expo sur les Impresionnistes à Marmottan, l’autre sur La Voix à La Vilette, et les Arts Décos,  etc. Alors voilà ; j’ai pris mon billet pour mai (25 €) et Manuela pendant 3 jours. J’ai hâte de toute la beauté qui m’y attend.

Peut-être qu’hier soir, en allant écouter Daniel Mille et son quatuor de cordes sur le répertoire d’Astor Piazolla, j’ai pleuré de bonheur en frissonnant de joie. Parce que tout était ensemble parce que la musique prenait toute la place, celle du langage universel de nos émotions sublimées, transgressées, revisitées et enfin exprimées, en subtilité, douceur et conviction. 480 spectateurs retenaient leur souffle pendant plus d’une heure pour finalement plébisciter à tout va les auteurs de ce moment magique.

Nous, on était venus à 5 de 3 endroits différents  pour se rejoindre au carrefour de nos routes. Le covoiturage fait même partie des options proposées sur le site du Théatre, mais le nôtre était purement amical. Là bas, on a rejoint Robert qui poireautait déjà depuis 30 minutes devant la porte des parterres impairs qui n’ont pas tardé à s’ouvrir pour nous offrir la primeur des places de choix. Sauf que, une fois assise et installée, je suis restée en semi-apnée durant tout le concert à cause d’une horrible odeur de cocotte émanant du siège de devant.

C’est comme ça la vie ; surprenant !

 


 

 

 


Commentaires

 

1. oozmama  le 29-08-2015 à 15:20:16  (site)

"Sauf que, une fois assise et installée, je suis restée en semi-apnée durant tout le concert à cause d’une horrible odeur de cocotte émanant du siège de devant".

GRRRRR !!!
Ces gâcheurs et gâcheuses de bons moments

 
 
 
posté le 13-02-2014 à 23:29:44

Pas si grave

Non, tous ces soucis d’argent demandent juste un peu de vigilance, d’ingéniosité pour repousser les délais, étaler les débits, garder la tête haute en dépit des intempéries…

 

Heureusement qu’il y a …les amis ; ceux qui, au milieu des contrariétés, sont prêts à vous aider. Oh pas tant en argent qu’en attention, aussi nécessaire que l’action. J’ai cette chance et, consciente de la chaîne qui nous relie tous, officie à manière, à mon tour maillon de cette solidarité gratuite. Car nous avons tous quelque chose à donner. Et qu’accepter de donner nous expose à recevoir. Défi et joie mêlés !

Et puis ce soir, parce que j’ai le livre entre les mains, celui d’un écrivain que je ne quitte pas facilement, comme une révélation : les mots de Kate Atkinson et la musique de Joni Mitchell,  intimement reliés par un univers où je me reconnais.

Celui où nous endossons chacun le rôle correspondant à nos attributions (la mère de, la soeur de , l‘employée de ,…)  en tentant d’y rester entière. Celui d’une petite voix qui nous assomme à contrario quand on s’imagine être à la bonne place. Celle là même qui nous fait quitter et rompre là où l’on se trouvait en confort, par le besoin irrépressible de  se vouloir être mieux ailleurs.

 

« A quand les bonnes nouvelles » ? 

 

 
 


Commentaires

 

1. HélèneM  le 14-02-2014 à 21:51:16

Bientôt ,j'espère , pour toi. Je te le souhaite...

Bises

 
 
 
posté le 01-02-2014 à 23:06:13

Ici et ailleurs

Hier soir, en partant d’une réunion animée concernant l’avenir des Jardins où je loue le mien, j’étais pressée de rentrer : 21H30 et pas un signe de vie sur la place où j’ai garé ma voiture. Je m’installe au volant et prends la route la plus directe, franchissant le court passage de 15 mètres habituellement réservé aux bus scolaires, évidemment inexistant un samedi soir, afin d’éviter le trajet habituel de laborieuses circonvolutions sur le fameux parking. Très vite, je l’aperçois. Une voiture de gendarmerie arrive silencieusement sur ma gauche et s’arrête à ma hauteur. Je n’ai pas ma ceinture –j’habite à 200 mètres, mais en hauteur et il pleut- ni mes papiers (pour la même raison) et viens d’un « sens interdit ». Ils sont trois jeunes à peine trentenaires pour m’interpeller, 1 homme et 2 femmes. Il fait 2 ° et j’attendrai 20 minutes avant que me soit rendue ma liberté avec – 4 points et une amende à venir de 90 euros, 1 seule des 3 infractions ayant été retenue, un peu plus du cinquième de mon revenu mensuel.

Je ne sais pas encore comment je vais la payer ni même si le trésorier moralisateur de mon village m’accordera un nouvel échéancier pour un délit dont je suis responsable cette fois. Je pourrai quand même lui dire que j’ai suivi son conseil et que je fais des « enveloppes » depuis décembre dernier. Mais que si je m’empresse de retirer de mon compte dès le début du mois la somme correspondant aux charges obligatoires, certaines de ces enveloppes restent toujours vides et d’autres se tarissent avant d’avoir vécu, celle des « loisirs » - projets de vacances ou sorties – est la première à souffrir, avant les cadeaux, vêtements et l’alimentation. Je ressens une énorme frustration à être ainsi soumise au pouvoir de l’argent. Et je m’aperçois aussi passer beaucoup de temps à rechercher des solutions « économiques » pour arriver à boucler mon budget. Du temps que je ne passe pas à créer, rêvasser, m’abandonner… quand le besoin pourtant augmente à mesure. Heureusement qu'il y a encore de quoi sourire...

 

 


Commentaires

 

1. HélèneM  le 14-02-2014 à 21:50:01

Ton avant dernière phrase résonne fortement..." du temps que je ne passe pas à créer , rêvasser..." Difficile de se mettre dans sa bulle quand tout revient rappeler les difficultés...

 
 
 
posté le 21-01-2014 à 01:23:20

Ces derniers jours

Il y eut tant ; François et notre accord scellé pour une journée publiquement visible et offerte aux amateurs de tiges à refendre et tresser, mon temps passé à nous chercher un local ad hoc et finalement le trouver là où je m’y attendais le moins, en en parlant à Michel qui m’avait invitée au repas Nouvel An du Presbytère local. Rassembler les contacts des fichiers dispersés pour une info « grand largue ». Réaliser l’affiche et le résumé. Et puis « mmmmêêêêêêler... » !

Il m’a fallu recommencer à peine plus tard, cette fois pour le concert prévu fin février après une répétition transformée en planning à ma demande. Nécessaire concrétisation des projets pour les faire avancer. Il était temps ! Les délais et détails nous auraient pris de vitesse à ne pas y songer. Christophe imprime, je démarche, réalise et publie.

Daguy, chez qui j’entame le tressage d’une table sur cadre forgé, et qui m’envoie consoeurs et amis pour m’encourager à continuer là où j’envisage parfois de tout laisser tomber faute de revenus suffisants. Mais que ferais-je d’autre ? Maintenant que j’ai cette liberté si chèrement gagnée…

Sophie est née le 17 janvier : elle a le menton de son papa, de grands yeux qui surveillent nos mouvements et nos voix. Je la sens forte et guettant nos moindres répliques. J’aime caresser ses mains et la voir se détendre à ce contact. Sébastien, son aîné de bientôt 18 mois,  court partout et rit aux éclats devant nos pantomines de mamies. Je l’ai pris par la main pour nous promener dans les couloirs et il me l’a gardée tout du long, ce qu’il ne fait pas ou difficilement avec ses parents. Pourquoi ? Il paraît que ça arrive souvent.

Entretemps, Yves me glissait une carte d’invitation à une randonnée à définir ensemble avec ses vœux de simplicité, bonheur, sobriété. Dans une belle enveloppe carrée, rouge. Je l’ai remerciée au cours de gym où nous nous retrouvons juste avant d’annoncer la naissance de ma petite fille. A la fin de la séance, Monique nous a invités tous les 2 pour fêter l’évènement.

C’est beau chez eux et j’ai plaisir à m’y rendre car j’y suis toujours bien accueillie. Pour nous réchauffer, nous sommes descendus à la cave, près de la chaudière à granulés. Un établi de bois à la forme sinueuse  surmonté d’un caillebotis garni de multiples petits outils au manche poli a attiré mon attention. Le père de Gérard, sertisseur joaillier aujourd’hui disparu, s’en était longuement servi. Mais la mémoire du fils lui rendait hommage avec un tel soin qu’il semblait encore vivant et comme prêt à se remettre au travail d’un instant à l’autre.

Un peu plus tard, Sarah, toujours élégante et pleine d'esprit, m’a parlé de sa vie auprès de son mari défunt comme celle d’une vie de rêve et je la crois quand elle me le dit.  J’aimerais vieillir comme elle, «chic et choc  ! ».

 

 

 

 


Commentaires

 

1. HélèneM  le 27-01-2014 à 09:31:53

"Mais que ferais-je d’autre ? Maintenant que j’ai cette liberté si chèrement gagnée…"

Tout est là,non ? ...C'est ce qui fait avancer les jours si difficiles...Ca et penser à ma vie d'avant pour ce qui me concerne et quand je la vois, l'entends chez d'autres au hasard de mes déambulations, dans les magasins notamment , ça me fait sourire de voir un tel stress chez ces familles "normales" parait-il...
Bises

 
 
 
 

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